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Séminaire GEOPS, jeudi 26 Janvier, Marie Itoiz

Les minéraux et les roches sont essentiellement étudié au début du XIXe siècle à travers un ensemble de caractères discriminants regroupé sous deux catégories, les caractères physiques et chimiques. Avec le développement de la cristallographie entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, un autre type de caractère est progressivement inclus dans l’étude des minéraux, du type cristallographique. L’identification de ces multiples caractères constitue une méthode, nommée méthode minéralogique. Elle a pour but de répondre à des questionnements de recherche, à savoir l’identification et la classification du règne minéral, qui structurent

la minéralogie au début du XIXe siècle.

L’identification des pratiques minéralogiques du début du XIXe siècle montre tout d’abord que ces pratiques sont issues d’autres domaines savants que celui de la minéralogie. A titre d’exemple, la mesure du magnétisme chez un minéral, comme sa pyro-électricité provient de la physique. D’autres recouvrement de pratiques sont visibles, notamment avec l’insertion de caractères optiques comme celui de la double réfraction autours des années 1815.

Ces méthodes sont également modifiées par l’insertion d’instruments, comme par exemple l’usage du microscope pour observer les roches. Dans cet exemple, l’introduction du microscope contribue à la construction d’une nouvelle méthode de caractérisation, spécifique aux roches, l’analyse physique. L’exemple du microscope n’est pas unique. En effet, l’adaptation d’une technique de fabrication de section fines en 1815-20 par William Nicol, en Angleterre contribue à identifier les caractères internes des végétaux fossiles. Cette méthode d’observation des objets va également être transférée aux roches et systématiquement utilisée dès les années 1860 par Henry Clifton Sorby. Le savant effectue des observations microscopiques de sections fines de roches pour les caractériser, mais également pour en déterminer leur origine. Le développement de l’usage des caractères optiques en minéralogie est notamment imputable à Descloizeaux, qui construit une méthode d’analyse utilisant la lumière polarisée-analysée. Le minéralogiste lie alors les caractères optiques observes avec les caractères cristallographiques et minéralogiques déjà utilisés par les savants. Cette méthode favorise une détermination plus précise des cristaux.

Ces travaux vont être exploité et vont contribuer au développement d’une pratique qui combine l’usage du microscope, des sections fines et de la lumière polarisée-analysée, nommée pétrographie microscopique. Cette approche est particulièrement féconde en Allemagne dans les années 1870 avec le développement d’une méthode applicables aux roches. Dans la lignée de ces premiers travaux, d’autres recherches notamment en France vont se développer. La question de l’identification des feldspaths par exemple est très récurrente.

En parallèle de ces développements, l’usage de cet ensemble technique devient de plus en plus courant, contribuant à son insertion dans les pratiques, jusqu’à devenir un incontournable dans les années 1885-90.

Agenda

séminaire

  • Jeudi 26 janvier 2017 13:00-14:00 - Marie Itoiz - Université Paris-Sud

    Séminaire GEOPS, Marie Itoiz

    Résumé : Une histoire de la pétrographie microscopique au XIXe siècle : analyse des pratiques scientifiques d’observation des roches et des minéraux de 1800 à 1895
    Les minéraux et les roches sont essentiellement étudié au début du XIXe siècle à travers un ensemble de caractères discriminants regroupé sous deux catégories, les caractères physiques et chimiques. Avec le développement de la cristallographie entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, un autre type de caractère est progressivement inclus dans l’étude des minéraux, du type cristallographique. L’identification de ces multiples caractères constitue une méthode, nommée méthode minéralogique. Elle a pour but de répondre à des questionnements de recherche, à savoir l’identification et la classification du règne minéral, qui structurent la minéralogie au début du XIXe siècle.
    L’identification des pratiques minéralogiques du début du XIXe siècle montre tout d’abord que ces pratiques sont issues d’autres domaines savants que celui de la minéralogie. A titre d’exemple, la mesure du magnétisme chez un minéral, comme sa pyro-électricité provient de la physique. D’autres recouvrement de pratiques sont visibles, notamment avec l’insertion de caractères optiques comme celui de la double réfraction autours des années 1815.
    Ces méthodes sont également modifiées par l’insertion d’instruments, comme par exemple l’usage du microscope pour observer les roches. Dans cet exemple, l’introduction du microscope contribue à la construction d’une nouvelle méthode de caractérisation, spécifique aux roches, l’analyse physique. L’exemple du microscope n’est pas unique. En effet, l’adaptation d’une technique de fabrication de section fines en 1815-20 par William Nicol, en Angleterre contribue à identifier les caractères internes des végétaux fossiles. Cette méthode d’observation des objets va également être transférée aux roches et systématiquement utilisée dès les années 1860 par Henry Clifton Sorby. Le savant effectue des observations microscopiques de sections fines de roches pour les caractériser, mais également pour en déterminer leur origine. Le développement de l’usage des caractères optiques en minéralogie est notamment imputable à Descloizeaux, qui construit une méthode d’analyse utilisant la lumière polarisée-analysée. Le minéralogiste lie alors les caractères optiques observes avec les caractères cristallographiques et minéralogiques déjà utilisés par les savants. Cette méthode favorise une détermination plus précise des cristaux.
    Ces travaux vont être exploité et vont contribuer au développement d’une pratique qui combine l’usage du microscope, des sections fines et de la lumière polarisée-analysée, nommée pétrographie microscopique. Cette approche est particulièrement féconde en Allemagne dans les années 1870 avec le développement d’une méthode applicables aux roches. Dans la lignée de ces premiers travaux, d’autres recherches notamment en France vont se développer. La question de l’identification des feldspaths par exemple est très récurrente.
    En parallèle de ces développements, l’usage de cet ensemble technique devient de plus en plus courant, contribuant à son insertion dans les pratiques, jusqu’à devenir un incontournable dans les années 1885-90.

    Lieu : 2eme étage du bâtiment 504 - Orsay


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